Chaque année, à New York, le premier lundi du moi de mai est synonyme de fête. En effet, ce lundi accompagne l’ouverture de la grande exposition du Costume Institute.
L’origine du Met Gala, une soirée philanthropique
À l’origine, le Met Gala est réservé à la très haute société new-yorkaise. Créé en 1948, par Eleanor Lambert (personnalité reconnue dans le domaine de la mode et des relations publiques), l’objectif est avant tout de réunir des fonds pour l’Institut du Costume du Metropolitan Museum of Art. Pour ce faire, Eleanor Lambert organise un gala à New York, uniquement réservé à l’élite de la Grosse Pomme.
En 1995, la rédactrice en chef de Vogue, Anna Wintour, le reprend en main pour le transformer en évènement people.
Néanmoins, l’objectif reste le même qu’à sa création. Une soirée grandiose, relayée sur tous les réseaux sociaux, permet une incroyable levée de fonds pour le Metropolitan Museum of Art de New York. En 2023, le billet d’invitation coûte 50 000$ pour une place au dîner, et à partir de 300 000$ la table payée par un mécène.
Met Gala 2024 : le thème de cette nouvelle édition
C’est donc la référence du monde de la mode, Anna Wintour, qui s’occupe de la liste d’invités. C’est également elle qui dévoile le thème qui rythme l’évènement.
Cette nouveauté est ajoutée au déroulement du Met Gala : chaque édition a le droit à son propre thème, que chaque invité doit respecter au travers du look choisi pour l’occasion.
C’est ainsi qu’en 2023, les stars mondiales de la mode, du showbiz, du sport et de la politique avaient rendu hommage au “Kaiser” Karl Lagerfeld, décédé en 2019, lors d’une des soirées les plus sélectives de la planète.
Quant au thème attendu pour 2024, il s’agit de « The Garden of Time », traduit par « Le Jardin du Temps ». Un dresscode qui accompagnera l’exposition présentée pour l’occasion : « Sleeping Beauties : Reawakening Fashion » (« Beauté dormantes : la mode réveillée »).
Le Jardin du temps fait référence à une nouvelle du même nom de l’écrivain britannique de science-fiction J.G. Ballard, sur le caractère éphémère de la beauté.
Ce dress code permet aux grands créateurs de mettre leur imagination au service des tenues portées par les stars. La montée des marches du Met est, à chaque fois, l’occasion d’un concours d’extravagance vestimentaire. Comme en 2021, lorsque la star de la téléréalité Kim Kardashian est arrivée intégralement recouverte de noir, visage compris.
Les présidents du Met Gala 2024
Les présidents d’honneur seront Shou Chew, PDG de TikTok, et Jonathan Anderson, directeur créatif de Loewe. Quant aux co-présidents ils ne sont pas moins prestigieux. Il s’agit de la célèbre actrice Zendaya (qui joue dans Dune), ou la chanteuse Jennifer Lopez. Mais aussi l’acteur australien Chris Hemsworth et le prince portoricain du rap latino Bad Bunny.
Comme chaque année, ils accompagneront sur les marches du Met la grande prêtresse de l’événement et de la mode. Aussi connu sous le nom d’Anna Wintour.
Qu’est-ce que l’exposition du Costume Institute ?
Cette soirée philanthropique et extravagante coïncide chaque année avec l’ouverture de l’exposition de printemps du Costume Institute. En 2023, le Met déclarait « à ce jour, et depuis qu’Anna Wintour, administratrice du Met, en a pris la direction, le gala a permis de lever 223,5 millions de dollars pour le Costume Institute ». Dans un souci de transparence, il fournit au département sa source principal de financement annuel pour les expositions, mais aussi les publications et acquisitions.
Cette année, la thématique Les Belles endormies – réveiller la mode sera présentée du 10 mai au 2 septembre 2024. Le fonds impressionnant du musée sera une nouvelle fois mis en valeur. En effet, il entend réveiller ses vêtements ou tenues les plus anciennes ou fragiles. Au total, 250 vêtements et accessoires – connectés visuellement à travers la thématique de la nature – servent de métaphore pour le caractère éphémère de la mode. Les capacités sensorielles de ces chefs-d’œuvre seront à l’honneur. Les visiteurs pourront humer les histoires aromatiques des chapeaux aux motifs floraux. Mais aussi toucher les murs des galeries gaufrés de broderies et faire l’expérience d’une jupe entravée limitant la foulée des femmes au début du XXe siècle. Tout cela grâce à la technique d’illusion d’optique du fantôme de Pepper.
Pour Max Hollein, directeur général du Met, l’exposition « repoussera les limites de notre imagination et nous invitera à expérimenter les facettes multisensorielles d’un vêtement, ces facettes qui se détériorent et se perdent après être entrées dans une collection de musée en tant qu’objet. » Pour Andrew Bolton, conservateur en charge du Costume Institute, « lorsqu’un vêtement entre dans notre collection, son statut est irrévocablement modifié. Ce qui était autrefois une partie vitale de l’expérience vécue par une personne est désormais une “œuvre d’art” immobile qui ne peut plus être portée, entendue, touchée ou sentie. L’exposition s’efforce d’animer ces œuvres d’art en réveillant leurs capacités sensorielles grâce à une gamme de technologies ».
